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Texte précédent :  Invisible, par Milo

Les illustrations ont été choisies par Milo.

En ce qui me concerne, j'ai ajouté la vidéo, que d'aucuns qualifieraient de " film d'horreur ! "

Les commentaires sont en espagnol ? Aucune importance, on comprend tout...

 

 

Melancholia 409 photo by Christian Geisnaes

Image extraite du Film Melancholia de Lars Von Trier.

 

 

 

Voici la courte histoire de deux êtres.

 

C'est au milieu des herbes folles, halluciné par la moiteur, possédé par une inextinguible et terrible soif,  bancal comme un navire juste avant de chavirer, qu'il établit le contact fatal. Tous deux vont chuter comme des kamikazes, emportés dans leurs élans respectifs. La nature est la plus forte.

 

Et en voici le déroulement.


Au début, je n'ai pas besoin de toi, je n'attends rien de toi, et d'ailleurs je ne te vois même pas.

 

Mais quand tu es passé tout près et que tu as détecté mes vibrations, tu t'es jeté sur moi comme une sangsue. Je ne t'ai pas considéré comme un prédateur. En fait, quand tu m'as happée, j'étais perdue. Mais rapidement tout s'est transformé en moi. Je n'avais plus qu'une idée en tête : vampirise-moi, je suis à toi. 

 

Et plus tu t'accroches, plus j'embellis. Pourtant, nous avons déjà perdu la raison. Tu n'as rien, plus rien d'autre que moi. Et j'aime ça. Cet amour si exclusif. Et le long de mes bras, le long de mon corps, tu t'agrippes toujours plus et tu plantes en moi tes suçoirs. Je te nourris, je te berce même. Tu n'as plus d'autre attache que moi. Ton cordon ombilical, c'est moi. Jamais je ne me suis senti aussi épanouie.

 

Tu pousses, tu t’élargis, tu t'établis dans tous mes espaces tandis que je me répands dans tous les recoins de l'univers. Nous sommes l'univers. Nous n'avons jamais été aussi grands. Nous suivons le même rythme effréné de croissance. Maintenant nous sommes calés sur la même courbe symbiotique et fusionnelle. Ton cœur mon cœur bat le même tempo, ton sang mon sang fuse à la même vitesse. Je suis ton soleil, ta photosynthèse.

 

Mais tu en fais trop. Tu me tues.  Tu deviens trop envahissant et je ne parviens pas à te repousser. Ta folle étreinte m'asphyxie. Je n'arrive plus à assurer notre survie, tu épuises toutes mes ressources. Tu m'aspires, tu me pompes, tu m'assèches. Nous allons chuter, ventre à terre, et nous désintégrer.

 

Jamais tu n'as voulu en arriver là. Mais c'est trop tard. Tu es rouge de colère et j'en suis verte pâle. Tu m'as mâché comme un chewing-gum dont tu as aspiré toute la chlorophylle. Partout, tu t'es enfoui au plus profond de moi. Tes lianes sont devenues mes vaisseaux. Un dernier souffle mon amour et puis je m'éteins.

 

Et toi qui respirais à travers moi, dans l'impossibilité de te détacher, tu sombres à ton tour mi amor.

 

Milo, mai 2012

 

 

 

Melancholia F11 framegrab Image extraite du Film Melancholia de Lars Von Trier.
   

 

Vous avez dit cuscuta ?

 

La cuscute est une plante qui rompt toute attache une fois qu'elle a trouvé sa proie. Elle n'a pas besoin de photosynthèse puisqu'elle se développe en se nourrissant exclusivement de la plante qu'elle parasite. Elle l'entoure de ses lianes et enfonce des suçoirs dans la plante hôte. Toutes les deux, poussant dans des proportions similaires atteignent une certaine apogée et il arrive que la cuscute prenne tellement le dessus qu'elle vide littéralement sa proie des nutriments qu'elle contient, la tuant. Parfois, cela conduit la cuscute à un absurde « suicide non programmé », mourant à son tour de ne plus être alimentée.

 

Cuscute-sur-ortie1

 Grande cuscute sur ortie » par David Busti 


11para-cuscutesucoir1  

Coupe transversale d'une tige parasitée. La section passe par une fraction d'une spire de cuscute (colorée en rouge). On distingue trois suçoirs qui ont pénétré dans les tissus de l'hôte et ont atteint le xylème (tissu conducteur de la sève brute). » Par Georges Sallé. Source

 

 

Tag(s) : #Les amis qui écrivent, #Flore, #Cinéma
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